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LA RÉSISTANCE DE L’AIR ET L’AVIATION

trouble pas les filets extrêmes, et qu’en outre on doit toujours craindre que l’expansion de l’air autour de la plaque ne soit gênée par les parois.

Nous avons évité ces inconvénients du tube, en supprimant les parois du cylindre sur une certaine longueur et en les remplaçant par une grande chambre, hermétiquement close, où se font les essais. Cette chambre se trouve ainsi disposée à cheval sur le courant. C’est là une des caractéristiques de notre installation.

Le cylindre d’air traverse cette chambre en continuant à avoir ses filets parallèles, et sans y produire aucun remous sensible. En outre, les expériences deviennent ainsi d’une extrême commodité, puisque ce courant d’air est directement accessible dans toutes ses parties.

D’autre part, l’air sortant d’un ventilateur éprouve des mouvements plus ou moins tumultueux, qu’il est difficile d’amortir assez pour avoir des vitesses et des directions bien égales et constantes dans tous les points de la section. C’est ce qui nous a conduit à aspirer l’air au lieu de le souffler, et à placer les plaques dans le voisinage de l’entrée du ventilateur, et non à sa sortie comme on le fait habituellement

La disposition prise (Pl. I et III) consiste donc à aspirer l’air d’un vaste hangar dans un ajutage de grande dimension à courbure régulière, ayant un diamètre extérieur de 3 m et une longueur de 2,5 m. Il n’est séparé de la chambre que par un diaphragme cellulaire, qui assure le parallélisme des filets d’air. Du côté opposé de la chambre, et en face de l’ajutage d’entrée, est disposée la conduite qui mène au ventilateur [1].

Cette conduite contient deux grillages en fil de fer, à mailles d’un centimètre, séparés par une distance de 1,20 m, qui amortissent à peu près complètement les irrégularités dans l’aspiration du ventilateur. L ansort du ventilateur par une grande buse en bois qui le conduit, en s évasant progressivement, dans un couloir qui aboutit au hangar. On est arrivé ainsi à avoir un courant avec une vitesse et une direction bien uniformes dans toute l’étendue de la section et dans toute la traversée de la chambre [2]. Comme il est enfermé dans le hangar, il ne peut être influencé par le vent extérieur.

  1. Cette conduite est précédée d’un tronc de cône qui forme entonnoir, et rabat en quelque sorte sur eux-mêmes, en les empêchant de se répandre dans la chambre d’essais les petits tourbillons qui se produisent nécessairement à la rencontre du courant et de l’air ambiant immobile.
  2. Le rendement est également amélioré. On peut observer, en effet, qu’une pareille