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AVANT-PROPOS

Dans l’ouvrage que j’ai publié cette année sur La résistance de l’air [1]. j’ai passé en revue les formules et les expériences existant alors sur ce sujet, et j’ai montré combien les chiffres fournis par l’état actuel de nos connaissances présentaient encore d’incertitudes et de contradictions. Comme le prodigieux développement de l’aviation augmente beaucoup l’intérêt de ces recherches, j’ai résolu de les reprendre méthodiquement à partir de l’origine et de les diriger surtout en vue de cette application. C’est dans ce but que, comme suite aux expériences faites à la Tour Eiffel avec mon appareil de chute [2], j’ai installé un laboratoire aérodynamique au Champ-de-Mars ; il est situé dans le voisinage de la Tour, dont le service électrique lui transmet la puissance mécanique de 70 chevaux, nécessaire pour la marche du ventilateur dans le courant d’air duquel sont exposés les modèles en expérience.

Ces essais méthodiques, qui ont demandé un grand travail, ainsi qu’en témoigne le simple relevé des résultats qu’on trouvera à l’annexe, sont aujourd’hui assez avancés pour que j’en fasse la publication. J’ai déjà, au fur et à mesure de mes recherches, communiqué aux intéressés ceux de ces résultats qui pouvaient leur être utiles ; mais leur ensemble est, m’a-t-on affirmé, attendu avec quelque impatience, dans l’espoir que chacun pourra, pour les prochaines luttes industrielles, trouver des documents amenant de nouveaux progrès. J’ai fait de mon

  1. La résistance de l’air. Examen des formules et des expériences, par G. Eiffel. (H. Dunod et E. Pinat, Paris, 1910.)
  2. Recherches expérimentales sur la résistance de l’air exécutées à la Tour, par G. Eiffel (Maretheux. Paria, 1907. Édition nouvelle : Librairie aéronautique, Paris, 1910.)