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XX
À ce moment suprême, au bord des grandes lames,
Le soleil se leva comme un monde de flammes,
Et la nature entière, à genoux devant Dieu,
Chanta l’hymne du jour vers l’orient en feu ;
Et l’on vit s’embrasser, dans la vague laineuse,
Le ciel éblouissant et la mer lumineuse —
L’artiste s’affaissa sous un ravissement
Où toute sa douleur s’éteignit un moment.
XXI
Dans ce baiser divin de la terre et la nue,
Sa grande âme cueillit une extase inconnue ;
Quand le flot qui montait à ses pieds vint courir,
Il ne se trouva plus la force de mourir ;
Il s’enfuit, et debout sur la vague impuissante,
Il contempla longtemps la mer resplendissante.
Puis en face du ciel et de l’immensité,
La fièvre s’apaisa dans son cœur agité.