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selage. En un mot, selon l’heureuse réflexion d’un chronographe japonais, Yoritomo réunit en lui, à des degrés supérieurs, l’influence gouvernementale des Foudjiwara et la suprématie prétorienne des Taïra. C’est dire que les Minamoto triomphent sur toute la ligne, ayant fait table rase des plus saintes institutions, ayant anéanti les familles rivales qui leur faisaient ombrage, ayant enfin précipité la dynastie dans l’abîme où elle devra végéter si longtemps.

Mais l’astre éclatant des adversaires acharnés des Foudjiwara et des Taïra doit lui-même sombrer comme un météore pour céder la place à d’autres, jusqu’à ce qu’un esprit de même trempe et sorti de la même souche, profite, pour son propre compte, des avantages inouïs concédés au Shogounat.

Yoritomo n’est encore âgé que de cinquante-trois ans (1199), quand une chute de cheval l’enlève à son œuvre resté inachevé.