Page:Egger - Essai sur l’histoire de la critique chez les Grecs, 1886.djvu/380

Cette page n’a pas encore été corrigée
360
HISTOIRE DE LA CRITIQUE. CHAP. IV, § 1

retenu quelques vers du commencement ou du milieu de Tlliade *. » On aperçoit le même esprit de critique chagrine et dédaigneuse dans les livres de Philodème Sur la Musique, Sur la Rhétorique et Sur les Poèmes, dont quelques pages ont été retrouvées à Herculanum’. Dans le premier, Philodème soutenait, contre l’opinion du stoïcien Diogëne, que la musique ne saurait avoir d’influence morale sur les âmes’; le second, que nous commençons à pouvoir apprécier, grâce à d’habiles restitutions *, sous prétexte d’attaquer les sophistes contemporains, semble mettre en question l’utilité de la rhétorique elle-même. L’intention du troisième ouvrage est plus difficile à saisir sur des fragments très-mutilés : on croit voir cependant que l’auteur y discute des opinions de Zenon

1 Plutarque, livre, cité, chap. ii et xii.

2 Voir sur l’origine et les progrès de ces découvertes : lo notre Hellénisme en France, t. II, p. 405 et 456 ; 2o nos articles publiés dans le Journal des savants (juin et juillet 1881) sur le recueil des mémoires publiés par les savants italiens à Toccasion du dix-huitième centenaire de la grande éruption où furent détruites les trois villes d’Herculanum, de Pompéi et de Stabies ; 3o le mémoire de M. Comparetti : Relazione sui papiri Ërcoianesi, Rome 1880, in-4.

3 Volumina Herculanensia, 1. 1. Voir surtout les colonnes VII et vm où : le sens est assez facile à saisir : Philodème, du restoy a bien Pair de n’y disputer que sur des mots.

4 Celles de E. Gros, publiées à Paris en 1840^ et celles de L. Spengel, qui ont paru presque en même temps dans les Mémoires de TÂcadémie royale de Munich.