gentilshommes a pris sa dame par la main comme s’il voulait se mêler avec elle au populaire dont l’entrain n’offre d’ailleurs rien que de très bienséant. C’est tout au plus si l’un des lurons, plus émancipé, a pris sa commère sur ses genoux. Mais ce voyant un autre rustre, peut-être le père de la belle, s’interpose et se met en devoir de soustraire celle-ci à des familiarités plus risquées, surtout qu’elles se produiraient sous les yeux des nobles visiteurs. Ceux-ci n’ont pourtant rien vu de tout ce qui se passe autour d’eux, ou du moins n’ont nullement l’air de s’en offusquer.
Quelque nombreuses que soient ces fêtes villageoises dans l’œuvre de Teniers, c’est à tort qu’on le présente exclusivement et par excellence comme le peintre des Kermesses. Il en peignit beaucoup, il en peignit même trop, car cette surproduction entraîna bien des redites. Elles ne gagnaient non plus à être traitées sur une grande échelle. Le peintre est bien plus maître de ses moyens dans des tableaux de dimensions restreintes. Ces tableautins sont même les plus prisés des connaisseurs. Il s’y révèle coloriste de tout premier ordre.
Dans ces petits tableaux il traite encore des scènes rustiques mais celles-ci sont plus calmes d’allures,