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gauche, derrière les futaies du parc seigneurial, s’élèvent les trois tours du château. Celles-ci suffiraient à nous révéler que nous nous trouvons à proximité de la résidence du peintre. Lui-même est le seigneur de l’endroit. La belle dame qui l’accompagne est son épouse Isabelle de Fren. Ces manants en liesse, sont ses vassaux, ses mercenaires, ses amis plutôt que ses serfs. Tout le tableau crânement peint, le paysage autant que les figures, respire une joie saine, une récréation de bon aloi, et le calme, la sérénité de la nature s’accorde intimement avec la candeur, l’insouciance, la bonhomie des naturels. La noblesse, la majesté du paysage s’harmonisent aussi avec la magnanimité pour ainsi dire paternelle des maîtres. C’est assurément un fort bon tableau.

La Kermesse de la Pinacothèque de Munich et celle du Musée de Vienne, ne sont pas moins aimables. La première, avec son joueur de biniou, rappelle celle de Bruxelles. La seconde est plus étoffée et quelque peu plus turbulente aussi en dépit de la visite dont la gratifie le couple seigneurial tout comme dans celle décrite ci-dessus. À Vienne, les nobles visiteurs sont au nombre de quatre, un second couple accompagnant les seigneurs de l’endroit. L’un des