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et à boire, d’autres font galerie, béent au spectacle des couples qui se trémoussent ou s’apprêtent à entrer dans la ronde. Un galant a passé le bras au cou de sa commère, un autre lutine la sienne en lui prenant le menton. Des curieux paraissent aux fenêtres ou au seuil de la porte donnant sur la cour, théâtre de ces réjouissances. Nous avisons entr’autres deux accortes servantes desquelles deux valets s’approchent pour les engager au rigodon. Juché sur un tonneau, le joueur de cornemuse, représentant à lui seul tout l’orchestre, vous a un air patriarcal, garant d’une évidente respectabilité. Aussi tout se passe de la façon la plus honnête. On ne se comporterait pas plus décemment dans une sauterie patricienne. Mais comme nous l’avons dit, cette retenue s’impose par la visite dont le châtelain et la châtelaine de l’endroit honorent leurs braves censiers et tenanciers. Ces personnages d’importance viennent de descendre du carrosse que l’on voit stationner sur le côté avec le cocher sur le siège. La dame s’avance au bras de son époux qui tient le chapeau à la main. Un petit page supporte la traîne de la noble visiteuse.

L’architecture de la ferme s’apparente manifestement à des coins du Perck actuel. Au fond, à