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d’une existence prospère et glorieuse entre toutes avait fini par un suicide. Mais les écrivains du siècle dernier ont fait justice de cette légende. La vérité est assez sinistre sans qu’il faille y ajouter un épilogue mélodramatique.

De nombreux portraits de Teniers par lui-même, aux diverses époques de sa vie, sont parvenus jusqu’à nous.

Un des plus réussis et des plus sympathiques est celui vendu par le feu roi Léopold II à M. Kleinberger.

Il nous montre un Teniers de dix-huit à vingt ans, au visage intelligent, spirituel, avenant et affable. La vocation s’est déjà déclarée. Le jeune peintre est assis devant le chevalet, les pinceaux et la palette à la main. Il se tourne vers le spectateur. À la cantonade, vu de dos, le père du jeune artiste est assis occupé à peindre.

La bibliothèque du Vatican possède un tableautin représentant un vieux philosophe en méditation, comme un Docteur Faust, devant un in-folio, une clepsydre et un crâne humain. Ce vieillard est le peintre même. C’est comme l’antithèse du portrait de la collection Kleinberger. Si l’on n’était rensei-