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s’étonne, à bon droit, que cette place soit restée vide et qu’aucune inscription ne rappelle à la postérité la mémoire de l’illustre défunt.

Par contre, l’autel est décoré d’un tableau représentant saint Dominique agenouillé devant la Vierge et l’Enfant Jésus et signé « David Teniers junior, fecit 1666 ». C’est la signature du fils aîné du grand Teniers, issu de son mariage avec Anne Bruegel de Velours.

En général, Teniers n’eut pas à se louer des enfants que lui avait laissés sa première femme. Ses dernières années auraient même été empoisonnées, au dire de ses biographes, par le chagrin qu’il ressentit des difficultés et des désagréments de toute espèce que lui suscitèrent ces enfants dénaturés.

Au cours du procès que le peintre fut forcé d’intenter à ceux-ci, son avoué, J. Van Bogaert, trace un tableau navrant de la condition à laquelle le maître avait été réduit. Il le montre malade, souffrant, éprouvé par la douleur. Abusant de la décrépitude sénile de leur père, les enfants du second lit le poussèrent à une série d’actes réduisant sa fortune à l’insolvabilité et rendant nécessaire une exécution forcée de la décision de la justice en faveur des enfants du