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généralement revêtu du millésime de la construction.

Les types mêmes des naturels de la contrée, n’ont pour ainsi dire pas varié. Les descendants des modèles que Rubens précipitait dans la tourmente échevelée de sa Kermesse, du Louvre, que Teniers mobilisait dans des sauteries plus paisibles, n’ont guère dégénéré ; les gars sont aussi costauds, les filles aussi girondes que leurs ancêtres ou trisaïeules. Tous sont encore de mine réjouie, de charnure aussi consistante qu’épanouie. Avec un peu d’illusion, en rencontrant ces braves gens, nous nous serions cru reportés aux temps des deux maîtres peintres, appréciateurs autorisés de ces truculentes anatomies.

Teniers, l’un de ces glorificateurs de notre race, mourut le 15 avril 1690, donc à l’âge de 80 ans. Ses cendres reposent au village, théâtre de sa plus grande activité, où il peignit la majorité et les plus réussies de ses œuvres.

À l’intérieur de l’humble église de Perck, l’autel latéral, à gauche, s’orne d’une pierre tumulaire, revêtue d’une longue épitaphe armoriée, consacrée à Isabelle de Fren, la seconde femme du seigneur des Trois Tours. Une place de cette pierre était sans doute réservée à l’épitaphe du maître. M. Cosyn