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Dry Torens, ou du moins ce qui en subsiste, est à présent la propriété des comtes de Ribeaucourt, qui possèdent, d’ailleurs, une grande partie des campagnes s’étendant autour de leur propre domaine.

À ce que nous apprend M. Cosyn, dans l’ouvrage précité, le comte de Ribeaucourt loue ce qui reste du bien illustré par Teniers, à un brave fermier, qui se fait un plaisir de conduire les visiteurs par l’escalier vermoulu jusqu’à l’étage du pavillon rustique, où le peintre avait son atelier. Celui-ci n’a gardé aucun vestige de son ancienne destination, à l’exception de quelques clous enfoncés dans les lourdes solives en chêne, et auxquels, au dire du fermier, l’obligeant cicerone, Teniers aurait suspendu ses tableaux. Si tel se présentait l’atelier du grand artiste, les dimensions en étaient bien exiguës. Aujourd’hui, le moindre de nos barbouilleurs ne daignerait s’en contenter. Aussi, inclinerons-nous plutôt à croire que le châtelain des Trois Tours ne s’y confinait guère que pour mettre la dernière main à ses scènes rustiques, toutes baignées d’air et de lumière, toutes parfumées de luxuriantes végétations, toutes vibrantes aussi de robuste humanité, — qu’il était allé prendre sur le vif.