Page:Eekhoud - Myrtes & Cyprès, 1877.djvu/95

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


ÉCRIT PRÈS DE LOCARNO


Un jour j’entrai dans une église de village
Obscure et retirée ainsi qu’un ermitage.
L’autel était désert ; la lampe de vermeil
Reluisait faiblement sous l’éclat du soleil.
Tout se taisait, et, seul dans ce temple rustique,
J’éprouvais en moi-même un effroi magnétique.
L’instant est solennel quand l’homme, devant Dieu,
Effleure en gémissant les dalles du saint lieu.
J’étais resté songer longtemps, tête baissée,
À la pure candeur de l’enfance passée.
Tous ces doux souvenirs d’hier et d’autrefois
Parlaient à mon esprit, semblant me dire : « Crois,