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Myrtes et Cyprès.

Et, pluIl reste toujours assez d’ombre
Et, pluEt peu de consolation !

Regarde à l’horizon : les feux du crépuscule
Font resplendir encor le soleil qui recule ;
Puis l’azur s’obscurcit à la voûte des cieux,
Et le fleuve, miroir des beautés sidérales,
Aplanit sa surface, ainsi que les cavales
Tendent leur cou flexible à l’Arabe orgueilleux.

Anvers, en ce moment, ne rend plus un murmure ;
On dirait qu’elle craint de troubler la nature
Dans son recueillement calme et mystérieux.
À tout ce mouvement, ce grondement sans trêve,
Succèdent le bruit sourd du flot battant la grève,
De l’onde secouant ses bords silencieux.

Mais soudain les clochers de la ville endormie
Apportent jusqu’à nous leur vibrante harmonie :
C’est l’Angelus pieux, l’Angelus du marin,