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Myrtes et Cyprès.
Car nous ne pouvons voir que le manteau de fête,
Car l’or et les lauriers qui décorent la tête
Cachent le front sanglant.
Hélas ! tout ici-bas, depuis l’âme divine
Jusqu’au lis diapré dont la tige s’incline,
Tout a son ver rongeur.
Le vent des passions souffle sur chaque chose ;
C’est le même contact qui fait pâlir la rose
Et fait saigner le cœur.
Ainsi, dans le lointain, cette cité brillante,
Où planent à la fois notre pensée errante
Et nos regards rêveurs,
À l’âpre ambition des hommes est en proie,
Et, plus souvent témoin du deuil que de la joie,
Supporte leurs erreurs…
Mais chassons cette image sombre,
Gardons plutôt l’illusion :