Page:Eekhoud - Myrtes & Cyprès, 1877.djvu/63

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
57
Myrtes et Cyprès.

Car nous ne pouvons voir que le manteau de fête,
Car l’or et les lauriers qui décorent la tête
Nous déroCachent le front sanglant.

Hélas ! tout ici-bas, depuis l’âme divine
Jusqu’au lis diapré dont la tige s’incline,
Nous déroTout a son ver rongeur.
Le vent des passions souffle sur chaque chose ;
C’est le même contact qui fait pâlir la rose
Nous déroEt fait saigner le cœur.

Ainsi, dans le lointain, cette cité brillante,
Où planent à la fois notre pensée errante
Nous déroEt nos regards rêveurs,
À l’âpre ambition des hommes est en proie,
Et, plus souvent témoin du deuil que de la joie,
Nous déroSupporte leurs erreurs…

Et, pluMais chassons cette image sombre,
Et, pluGardons plutôt l’illusion :