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Myrtes et Cyprès.

Cela n’est pas loyal, Madame.
Si nous ne pouvons vous garder,
Il ne faut plus nous regarder.

Il ne faut pas non plus chanter,
Si, dans cette voix de sirène
Qui nous captive et nous enchaîne,
Vous vous riez de notre peine.
Si ce n’est que pour nous tenter,
Il ne faut pas non plus chanter.

Il ne faut plus nous embrasser,
Si vos baisers changent de place ;
S’ils laissent encor moins de trace
Qu’un zéphyr espiègle qui passe
Sur les fleurs sans les caresser,
Il ne faut plus nous embrasser.

Pour résister à tant de charmes,
Nous sommes trop naïfs, trop fous.