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Myrtes et Cyprès.

Le malheur ;
Reste
Leste
Dans mon cœur.

Car moi j’aime et j’espère… Et demain, dès l’aurore,
Avant que le soleil ait fait revivre encore
Les fleurs de l’oranger ;
Avant que l’alcyon, inconstant et volage,
Ait essuyé son aile aux arbres du rivage,
Quittant l’esquif léger,

Moi, j’irai retrouver cette ardente sirène
Dont les cheveux feraient l’ornement d’une reine,
Le désespoir des dieux…
Cette enfant que la Grèce offrit à l’Italie,
Chaste avant de me voir, mais que son amour lie
À mon amour fiévreux…

Nous nous reposerons aux doux sons de sa lyre,
Et j’appuierai mon front, où brûle le délire,