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Myrtes et Cyprès.


Il est vrai qu’à présent nous voilà réunis ;
Nos foyers sont voisins, et nos deux toits amis
Au même coin du ciel dressent leurs cheminées.
Je puis à votre seuil m’arrêter plus souvent,
Et les hivers traînards, marchant d’un pas moins lent,
Tomberont oubliés dans le cours des années.

Mais l’été ! Fatigués d’un paysage étroit,
Souffrant de la chaleur que la pierre reçoit,
Vous redemanderez vos taillis de verdure,
Où le soleil de juin rayonne, moins ardent,
Dans un air rafraîchi par le souffle du vent,
Et qu’embaument les fleurs dont l’haleine est si pure.

Et Calmpthout renaîtra dans votre souvenir ;
Pour les printemps passés vous aurez un soupir ;
Vos regards vainement chercheront les bruyères,
La plaine dessinant sa ligne à l’horizon,
Le sable disputant le terrain au gazon,
Et les marais dormant le long des sapinières !