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Myrtes et Cyprès.

Si je puis respirer son souffle, son haleine,
Je ne regrette pas, nuit pure, nuit sereine,
xxxxxxLa clarté du matin.

Que me font ces vains bruits dont la cité fourmille,
Quand j’ai pour me bercer ton rire, jeune fille,
Quand ton regard profond interroge le mien,
Quand, ainsi qu’un oiseau léger sur une branche,
Je vois pendre à mon bras ta petite main blanche,
Et que nous nous perdons dans un doux entretien ?

Viens, il faut à l’amour les ailes du mystère…
Jouissons du présent, car l’heure est éphémère,
xxxxxxEt le temps la poursuit.
Viens, suivons le sentier que déjà l’ombre efface…
Le silence a fermé les bouches de l’espace.
xxxxxxViens… car voici la nuit.


30 août 1870.