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Myrtes et Cyprès.

S’agenouillait aussi sous la voûte du ciel
Et murmurait tout bas le nom de l’Éternel !

Alors ma voix d’enfant se mêlait au cantique.
Le chant de l’innocence au ciel est sympathique.

Aujourd’hui je suis seul ; mais c’est l’isolement…
Je n’ai personne à qui confier mon tourment ;
Jamais personne, hélas ! accourant à ma plainte,
Ne viendra caresser ma main dans son étreinte !
Jamais un œil ami, sur le mien arrêté,
Ne s’est devant mes pleurs aussitôt humecté !
Je n’entendrai jamais une bouche ravie
Me dire : « Viens, suis-moi : le chemin de la vie
Est plus rose et plus gai lorsqu’on le longe à deux. »
Combien de fois, hélas ! n’ai-je pas fait de vœux,
Ô mon Dieu (tu semblais ne pas vouloir m’entendre),
Pour rencontrer un jour l’être qui pût comprendre
Tout ce qui chante, espère, ou se lamente en moi.
Alors, avec l’amour, j’aurais trouvé la foi.


Lausanne, 1871.