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Je me suis dit souvent…


Je me suis dit souvent : « À quoi sert de lutter,
Si la gloire est un bien qu’on peut nous contester,
S’il en est de l’amour comme de toutes choses,
Si les lauriers jaunis vont rejoindre les roses,
Et si de nos souhaits le mirage enchanteur
Se dissipe en brouillard au fond de notre cœur ? »

Et je vis, torturé par cette âpre pensée :
L’âme perd son espoir et la fleur sa rosée ;
Je marche et vois tomber sous mes pas languissants
Toute l’illusion que j’avais à quinze ans,
Et, lors même qu’il reste à ma triste couronne
Quelque feuille échappée à ce souffle d’automne,