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Myrtes et Cyprès.


Oh ! j’ai rêvé souvent devant ces fronts candides,
Me cachant toutefois pour ne point les chasser,
Et détournant souvent mes paupières humides
De ces larmes sans fiel qu’on se plaît à verser.

Hélas ! depuis trois jours la maison est fermée,
Je ne vois plus d’enfants courir sur le chemin,
Je sens comme un frisson dans mon âme alarmée,
Et mes yeux et ma voix les appellent en vain.

Je ne comprends que trop… Sous cette porte heureuse
La mort aura passé : le ciel veut ses élus…
J’ai revu les enfants sur la route poudreuse,
À trois, vêtus de deuil : le frère aîné n’est plus.


Juillet 1872.