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Myrtes et Cyprès

C’est le triste écho des misères
De l’homme, et non le chant des deux.

Tu m’avais dit pourtant, mignonne,
Muse à qui mon âme pardonne,
Que ton souffle suivrait mes pas,
Que tu ne me quitterais pas,
Qu’en bravant le bruit de la foule,
Porté par sa vague et sa houle,
L’illusion de mes vingt ans,
Mes rêves bleus et souriants,
Sortiraient intacts de la fange.
Ainsi que les ailes d’un ange
Frôlent bien les enfers maudits
Sans y perdre du paradis
Le parfum, la clarté sacrée
Et la blancheur inaltérée.

Mais connais-tu ce siècle ? Dis.
Sais-tu que l’artiste y végète