Page:Eekhoud - Myrtes & Cyprès, 1877.djvu/155

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LE TRÉMOLO DE DE BÉRIOT


À Mademoiselle H***.


Tu ne le jouais pas pour moi, divine artiste,
Ce trémolo si doux, ce trémolo si triste !
Tu le jouais sans but, tandis qu’à ton archet
Tout ce qui t’aime en moi vivement s’attachait,
Que je sentais courir des frissons de fièvre
De ma tête à mon cœur, de mon front à ma lèvre,
Alors que chaque note au trille caressant
Ne faisait qu’attiser mon désespoir cuisant.