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Myrtes et Cyprès.

Et la nuit ! Comme un fou me tordant sur ma couche,
Je réclamais son corps pour y coller ma bouche ;
Et si je m’endormais, c’était pour en rêver,
Puis regretter le songe enchanteur au lever !
Oh ! je crois que bien plus qu’à vous, Werthers moroses,
Ces épines un temps me cachèrent les roses !
Je crois que nul de vous n’a tant souffert d’amour !
Aujourd’hui j’en reviens : je fais tout en un jour.
À d’autres innocents l’ère sentimentale !
Qu’ils suivent cette route, à plus d’un cœur fatale.
Remplis d’illusions, ardents… Hélas ! au bout
Ils ne rencontreront que mensonge et dégoût.
Or, voulez-vous savoir comment quoique poëte,
Cette corde à ma lyre un jour devint muette,
Écoutez, et si j’ai des sanglots dans la voix
C’est qu’à ce souvenir je saigne chaque fois !…

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