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Myrtes et Cyprès.

Là résonnent toujours les doux accords du bal,
Et vers le soir, aux sons des lyres de cristal,
   Dansent de folâtres ondines.
Les nénufars d’argent ornent leurs longs cheveux ;
On les voit, s’enlaçant dans des pas gracieux,
   Confondre leurs formes divines.

le voyageur.

Quel est donc ce séjour ? Follet, tu me séduis.
Réponds-moi, cher follet, réponds ! Mais tu t’enfuis !
   Reviens, follet, je t’en supplie !
Achève le tableau de ce palais des dieux !
Si tu veux, je t’y suis, et je renonce aux cieux.
   Follet, est-ce là ta patrie ? —

Et sur un sombre étang dont la brise du soir
Ridait légèrement l’immobile miroir,
   Sur un étang libre de voiles,
Le lutin attirait le pauvre voyageur,