Page:Eekhoud - Les fusillés de Malines, 1891.pdf/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
70
LES FUSILLÉS DE MALINES

de Broechem, s’est mis à la tête du mouvement dans la canton de Santhoven et conjointement avec les paysans de Leest, de Viersel, de Ranst, d’Œleghem, de Bouwel et de Nylen, il vient de prendre la ville de Lierre. »

D’énergiques trépidations accueillirent la nouvelle de cet important fait d’armes. Les rustres se trémoussaient, tapaient des pieds et des mains, montaient sur les bancs et sur les tables, enfiévrés par cette victoire de bourgades peu éloignées des leurs, avides d’imiter, le plus tôt possible, leurs frères de la Campine. Cette circonstance que des notables et des bourgeois se liguaient avec les simples pacants doublait leur confiance. Chiel le Torse et Rik Schalenberg parlaient de se mettre en route sur-le-champ, criaient : « Naar Mechelen ! À Malines ! À Malines ! »

Marguerie prémunit ces ardents compagnons contre leur belle turbulence. « Le tumulte de la nuit a déjà donné l’éveil aux Français. Trente dragons détachés de la garnison d’Anvers, envoyés par Contich et Duffel, poussèrent ce matin une reconnais-