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LES FUSILLÉS DE MALINES

tout jeunes hommes, spontanément, de commun accord, répondirent à ces avances par un refus énergique et, au lieu de répéter la formule du serment de fidélité à la République, ils s’écrièrent : « Leven de Patriotten ! Voor God en voor het Vaderland ! »

Tous ensemble leurs compagnons répétèrent les mêmes vibrantes et enthousiastes exclamations.

— Vivent les patriotes ! En voilà toujours un lot qui n’auront plus longtemps à vivre ! grommela Mazingant et, sur le point de biffer de la liste fatale les noms de Tistiet et de Tony, il déposa la plume.

Après un semblant de délibération, il fit donner lecture d’un long jugement élaboré d’avance et condamnant les quarante et un « brigands » à être passés par les armes.

L’arrêt portait que la sentence recevrait « tout de suite sa pleine et entière exécution ».

Ils entendirent, sans témoigner grande stupeur, la lecture de cette sentence draconienne. Ils comptaient que leurs amis