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LES FUSILLÉS DE MALINES

départ. On essayait de leur faire nommer leurs chefs, leurs compagnons, les auteurs des manifestes et des proclamations, ou ceux qui, par des discours et des conseils, les avaient engagés à s’armer contre la République. On cherchait à savoir le montant de leur solde et l’origine de leurs finances. On les confrontait avec les soldats qui les avaient arrêtés, et des bourgeois, espions et délateurs, témoignaient contre eux.

Tous avouèrent, en en tirant gloire, les actes qu’on leur imputait à crime, et poussaient la crânerie jusqu’à trier eux-mêmes, parmi les pièces à conviction, les armes, les outils, les insignes qui leur appartenaient ; mais tous aussi se refusèrent obstinément à désigner leurs chefs, leurs frères d’armes ou à révéler le moindre détail de leur organisation et de leurs projets.

Rik le Schalk se moqua des interrogateurs en se donnant pour le Fou de la Chambre de rhétorique « la Pivoine » de Malines.

Et comme le président du Conseil lui faisait observer qu’il n’existait plus ni