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LES FUSILLÉS DE MALINES

Beaucoup de paysans auraient pu gagner Haecht et ensuite Louvain avec le gros des fugitifs ralliés par le curé de Duffel et Marguerie, mais comptant retrouver leurs amis dans les prisons de Malines, ils avaient préféré se rendre au vainqueur, après lui avoir tenu tête le plus longtemps possible.

De ce nombre étaient, avec Chiel et Tony, un cultivateur septuagénaire de Leest, Philippe Van Elcke, Pierre Bosmans et François De Becker de Keerbergen, Ange Geerts et Jacques Rombaut de Hever, enfin, Jean-Baptiste Selderslaghs de Hombeek sur la Senne.

L’après-midi, on mena tous les prisonniers dans une salle antique de l’hôtel de ville, où siégeaient, derrière une table drapée de noir comme un cercueil, cinq officiers constitués, par Béguinot, en tribunal, sous la présidence du chef de brigade Mazingant, le vainqueur du Bruinkruis.

L’appareil solennel entourant cette comparution, les physionomies dures et implacables, la tenue sévère de ces personnages en grand uniforme, n’émurent pas outre