Page:Eekhoud - Les Pittoresques, 1879.djvu/116

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


II

PARENTHÈSE

  
Mourir, pour les amants, serait la délivrance.
Ils sont de cette caste esclave dès l’enfance :
Serfs taillables, voués à la glèbe, manants
Assimilés aux chiens, êtres qu’on a faits chose,
Dont le seigneur suivant son caprice dispose :
Battus s’ils sont soumis, pendus s’ils sont gênants.

Sur leur berceau l’on pleure, et l’on rit sur leur tombe.
Les parents sont heureux lorsque l’enfant succombe.
Horreur ! la mère a peur de la maternité :
Elle sait que le fruit porté dans ses entrailles
Est condamné d’avance. Affreuses relevailles !
Pourquoi donner la vie à ce déshérité ?