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PREMIERE SECTION.

Safardad وفردد, à près d’un mille de la mer. Ses environs sont peuplés de Berbers querelleurs et méchants, et vivant dans un état de guerre et de disputes continuelles. »

De Techmes (on se rend) à Cassr A’bd al-Kerim قصرعبد الكريم, bourg situé dans le voisinage de la mer à 2 journées de distance de Tanger, « et sur les bords de la rivière de Lukus نهر اكس. Il y a des bazars dont l’importance est proportionnée à celle de l’endroit, et où l’on trouve toute sorte de marchandises. »

De Tanger à Azila ازيلا on compte une faible journée. « Azila est une très-petite ville dont il ne reste actuellement que peu de vestiges ; ses marchés étant situés auprès des terres (cultivables). On l’appelle aussi Assila اصيلا ; elle est ceinte de murs, et située à l’extrémité du détroit (de Gibraltar). On y boit de l’eau de puits, bien que la rivière de Safardad, qui coule entre elle est Cassr A’bd al-Kerim, n’en soit pas très-éloignée. Cette rivière est assez considérable pour recevoir des navires ; ses eaux sont douces, et les habitants de Techmes, ville dont nous venons de parler, en font usage. Elle est formée par la réunion de deux affluents dont l’un prend sa source dans le pays de Denhadja دنهاجة et dans les montagnes de Bassra بصرة, et l’autre dans la contrée de Kethama كثامة. Les habitants de Bassra naviguent sur cette rivière et s’en servent pour le transport de toute sorte d’objets. De Techmes à Bassra on compte un peu moins d’une journée en suivant ses bords.

Bassra بصرة (ou Bassra du Gharb بصرة من العرب) est une ville fréquentée. Ceinte de murs mais non point forte, elle est entourée de villages et de cultures. Ses principales productions consistent en coton, en blé et en autres céréales ; elles y sont très-abondantes. Le pays est bien cultivé, le climat tempéré, les habitants polis et d’un caractère facile. À dix-huit milles, ou environ, de distance, on trouve Babakelam باباكلام, ville bâtie par ordre d’Abdallah ben-Edris, au milieu de montagnes très-