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nirs, et qu'une des malédictions les plus redoutées en usage parmi eux est celle-ci : « Que la vengeance des Catalans te poursuive! »

VII

La conquête de la Grèce par les Turcs fut commencée en 1396, sous Bajazet l'Éclair. Ce prince, furieux contre l'empereur Manuel, qui avait refusé de lui ouvrir les portes de sa capitale, envoya une armée qui força l'isthme et pénétra jusqu'à Modon et à Coron. Le gouverneur grec du Péloponèse, Théodore Paléologue, voulut livrer Sparte, qui tenait encore, à Philippe de Naillac, grand maître des chevaliers de Rhodes. Mais les Grecs s'y opposèrent, et Sparte ne fut sauvée cette fois que par l'apparition de Tamerlan, qui attira Bajazet en Asie.

VIII

A l'époque où nous sommes parvenus, c'est-à-dire après la mort de Bajazet et de Manuel, empereur de Constantinople, en 1420, la Grèce continentale appartenait encore aux Acciajuoli: les Tocco régnaient sur l'Étolie, l'Acarnanie et le bas Épire Théodore Paléologue possédait une partie du Péloponése; les Gênois et les Vénitiens se partageaient la plupart des îles. Seul, le haut Épire était indépendant, sous un chef national, Jean Castriot.

Mahomet Ier et Amurath, les deux successeurs de Bajazet, soumirent à leur suzeraineté ces divers princes, qui furent astreints à faire leur service à la porte, c'est-à-dire à se considérer comme les vassaux et les serviteurs de l'empire ot-