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mouth, soutenaient seuls le feu des Turcs. La Sirène avait déjà souffert beaucoup, lorsque le Trident, qui suivait le Scipion, parvint à passer au premier rang et ouvrit son feu contre l' Isania, protégée par la triple ligne de l'ennemi. L' Isania fut criblée et rasée comme un ponton, un seul homme de l'équipage put se sauver à bord de la Sirène, les autres essayèrent en vain de gagner la côte à la nage. Sur un autre point, le Breslaw, capitaine La Bretonnière, se distingua aussi d'une manière particulière. Placé en serre-file de l'escadre française, il vint au secours de l'Albion, très incommodée par des forces turques supérieures; il désempara deux frégates ennemies, et après avoir fait taire leur feu de ce côté, il contourna la ligne et mouilla auprès de l'amiral russe, qui avait enfin franchi la passe et qui souffrait beaucoup du feu des batteries de terre.

XX

Ainsi le combat, commencé à une heure et demie, se trouvait à son apogée à trois heures; mille deux cent cinquante-deux pièces de canon tonnaient à bord des navires coalisés, le feu de deux mille cent cinquante-huit pièces turques leur répondait, sans compter les pièces d'artillerie de terre. La difficulté de manœuvrer avait empêché les flottes combinées de faire usage de toutes leurs ressources; elle faillit même être funeste à deux goélettes françaises, l'Alcyone et la Daphné, qui, après avoir exterminé les équipages des brûlots, furent abordées, au milieu d'une fumée épaisse, par les vaisseaux de arrière-garde, et reçurent des avaries considérables. D'un autre