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générale, et vint se mettre à l'arrière du brûlot afin de le couler bas; mais celui-ci s'incendia, et ce fut le signal d'une attaque générale.

XVIII

L'escadre anglaise seule était en ligne devant la flotte turque, avec la Sirène et le Scipion, appartenant à l'escadre française. Les autres navires, français et russes, avaient à se défendre contre le feu des fortifications de Navarin, et contre les brûlots, qui se laissaient aller à la dérive vers les navires mouillés. L'un d'eux atteignit le Scipion; il mit le feu à un tas de gargousses et blessa plusieurs hommes de l'équipage. Détaché du porte-haubans de misaine, dans lequel il s'était engagé, il vint tomber en travers du navire, et un bout de mât embrasé pénétra dans le beaupré et la civadière du Scipion. En un clin d'œil toutes ces parties furent en flammes. Des embarcations françaises et anglaises accoururent au secours du vaisseau incendié; on parvint à dégager le brûlot, mais à peine s'était-il éloigné d'une encâblure, qu'il coula; répandant une telle fumée que le Scipion disparut un instant à tous les yeux. On était dans des angoisses terribles, lorsque le nuage noir se dissipa et le navire reparut brillant et radieux; pendant cette crise, l'équipage avait continué sans interruption un feu des mieux nourris.

XIX

L'action était très-vive sur toute la ligne, à l'aile gauche surtout, où quatre vaisseaux. avec la Sirène et le Dar-