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protégés par le feu de la batterie établie dans l'île de Sphagia. Moharem-Bey, qui commandait en l'absence d'Ibrahim-Pacha, se trouvait à l'aile gauche, monté sur la Guerrière, de soixante canons; après lui, venaient l'Isania, de soixante-quatre, commandée par Hassem-Bey, trois autres frégates, deux vaisseaux de soixante-quatorze et un vaisseau rasé. Cette ligne se terminait à l'ilot; près de terre, la tête était renforcée en seconde ligne de deux frégates de quarante-quatre, de plusieurs corvettes et de cinq bâtiments de transport.

L'aile gauche, plus faible, mais défendue par les fortifications de la ville, était commandée par Taher-Pacha, dont le pavillon flottait sur une frégate de soixante canons. Il comptait encore sous ses ordres la Belle-Sultane, de cinquante six canons, très-forte et très-bien armée, une autre frégate de même force, six frégates de cinquante-six bouches à feu, et, en seconde ligne, trois frégates tunisiennes. Derrière l'îlot, treize bricks ou goëlettes étaient en ligne, protégeant trente bâtiments de transport armés en guerre.

XVI

La goëlette française l'Alcyone, envoyée en éclaireur, revint le 19 et rapporta d'une manière précise toutes les dispositions prises par les Turcs. Dès le soir, l'armée combinée fit son branle-bas de combat, et l'amiral Codrington donna ses instructions par écrit aux capitaines. La plus remarquable était celle-ci : « Nul capitaine ne pourra être mieux à son poste que lorsque son vaisseau sera placé par le travers d'un vaisseau ennemi. »