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de Sphagia pour nous rappeler un des plus saisissants épisodes de la guerre du Péloponnèse. Il faut relire dans Thucydide le récit de cette longue et glorieuse résistance de quatre cent vingt Spartiates contre des flottes et des armées athéniennes, conduites par Nicias, Démosthène et Cléon c'est un tableau trop vaste et trop parfait pour que nous essayions ici d'en faire une réduction insuffisante.

XV

A l'époque dont il s'agit, la citadelle de Navarin n'avait pas encore sauté; cet accident, occasionné par la foudre, qui mit le feu à la poudrière, n'arriva que le 28 novembre 1829. Le port était donc défendu par cette citadelle, par les fortifications du nouveau Navarin, du côté de la côte ferme, et par une batterie sans importance établie dans l'île de Sphagia. Un îlot, éloigné d'environ trois milles du nouveau Navarin, marque à peu près le milieu de la distance entre ce point et Sphagia.

C'est dans cet espace que les Turcs avaient disposé leurs forces navales, à peu près en forme de fer à cheval. En première ligne, se trouvaient, à deux encablures les uns des autres, les vaisseaux et les plus fortes frégates, qui n'avaient pas moins de cinquante à soixante bouches à feu. En seconde ligne et dans les intervalles étaient les frégates de quarante-quatre et les grosses corvettes. Enfin les deux extrémités des deux lignes étaient renforcées par une troisième ligne de corvettes et de bricks. Devant l'entrée du port se trouvaient sept brûlots, en dehors de la ligne qui joignait les deux extrémités de l'arc : ils étaient