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du gouvernement grec, sous le titre de président, avec un pouvoir qui devait être déterminé par la constitution de l'État, le comte Jean Capo-d'Istrias, né dans les îles Ioniennes, et qui pouvait passer pour Grec, quoiqu'il eût été élevé en Russie, où il avait été l'ami et le ministre d'Alexandre. En attendant son arrivée (il était à Saint-Pétersbourg), l'assemblée confiait le pouvoir exécutif à une commission du gouvernement. Un autre décret du même jour nommait lord Cochrane grand amiral, et sir Richard Church généralissime des troupes nationales.

Ces deux officiers généraux prirent part à la défense d'Athènes, et l'on attribua la prise de cette ville, outre les causes que nous signalions tout à l'heure, aux mauvaises dispositions adoptées par le général en chef.

IV

Après la prise d'Athènes, l'esprit de discorde, d'insubordination et de rivalité, se manifesta plus fort qu'auparavant. Napoli était occupée par deux partis ennemis; Corinthe par les Rouméliotes, les îles de Samos, d'Hydra et Spezzia, formaient des espèces de républiques indépendantes du gouvernement; d'autres, comme Syra et Tine, étaient périodiquement rançonnées par des commissaires ou par des capitaines de bâtiments. Une grande partie des marins qui s'étaient distingués, les années précédentes, dans une guerre active et honorable, ne songeaient plus, au milieu des dissensions intestines, qu'à faire la course, quelques-uns ne reculaient pas devant la piraterie et pillaient neutres et amis comme ennemis.

La Grèce n'offrait donc plus que factions, anarchie et