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CHAPITRE V
COMBAT NAVAL DE NAVARIN.

I

Au milieu de ces faits d'armes éclatants, la Grèce continuait à se perdre dans les dissensions intérieures. Ce n'étaient que rivalités jalouses dans les camps comme dans les assemblées. Tous ces chefs, qui n'avaient pas trop de toutes leurs forces pour résister à un ennemi supérieur en nombre, sacrifiaient à des questions de commandement et de prédominance le salut de la patrie. Une assemblée avait été convoquée à Égine. Soixante-douze membres s'y rendirent; quatre-vingts refusèrent de suivre les premiers et s'assemblèrent à Hermione. De ces deux points, les deux assemblées rivales organisaient chacune un gouvernement et frappaient décrets sur décrets pour se déclarer réciproquement usurpatrices et factieuses. Triste spectacle! Pendant ce temps-là, Ibrahim poursuivait avec avantage la lutte en Morée, et Reschid-Pacha venait mettre le siège devant Athènes, qui, défendue par un proscrit illustre, le colonel Fabvier, dont le nom est dés-