Page:Edmond Texier - La Grèce et ses insurrections, 1854.djvu/47

Cette page n’a pas encore été corrigée

racynthe. Un Bulgare fut chargé de porter la lettre aux généraux de l'Étolie.

X

Vers les six heures du soir, une décharge de mousqueterie retentit, c'était le signal convenu. La lettre était parvenue à son adresse. Aussitôt on fit tous les préparatifs de la sortie.

On était convenu qu'une troupe d'élite resterait sur les remparts pour tromper l'ennemi par une vive fusillade, tandis que la colonne d'avant-garde s'ouvrirait la route dans le camp d'Ibrahim. A l'heure indiquée pour la sortie, la première colonne commença le mouvement et quitta les remparts, tandis que la seconde, composée de Missolonghiotes, de leurs femmes et de leurs enfants, se disposait à quitter la ville par un point moins rapproché de l'ennemi.

XI

Ibrahim avait été averti. Le déserteur bulgare était allé vendre le secret de ses compagnons d'armes. Le pacha avait envoyé la lettre aux généraux et pris toutes ses précautions en conséquence. Le bruit que firent les assiégés en établissant des ponts volants, les cris des femmes et des enfants au moment d'abandonner la ville, ne laissèrent plus de doute aux Turcs sur le lieu de la sortie. Ils déchaînèrent aussitôt toute leur artillerie. Les soldats grecs se couchèrent à plat ventre, attendant dans cette position l'attaque du camp ennemi par les généraux préve-