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la place qu'après avoir laissé trois cents des leurs sur le champ de bataille.

VII

Trois semaines se passèrent sans qu'Ibrahim entreprît de donner un assaut. Tous ses soins tendaient à resserrer le blocus de la place, où la famine commençait à se faire sentir. Il ne restait plus aux Grecs d'autre communication possible avec la mer que l'île de Clissora, où ils avaient fortifié l'église de la Trinité, défendue par une petite garnison de cent hommes, auxquels se joignirent au moment de l'attaque cent cinquante Souliotes, commandés par Tzavellas. Ibrahim fit attaquer l'île par un corps de cinq mille hommes d'élite, conduits par Reschid-Pacha. L'action fut vive. Reschid y perdit un bon nombre des siens et fut lui-même blessé. Ibrahim se porta d'un autre côté avec deux mille hommes, éprouva la même résistance, et fut obligé de battre en retraite devant un ennemi vingt fois inférieur en nombre, après avoir vu détruire deux de ses meilleurs régiments.

Après ce beau fait d'armes, toute la population, épuisée par la faim, se porta dans l'église cathédrale pour rendre grâce à Dieu; c'était le dernier succès qu'il accordait aux héroïques défenseurs de Missolonghi.

VIII

Le gouverneur anglais des îles ioniennes avait fait tous ses efforts pour obtenir une capitulation. Les habitants de Missolonghi avaient consenti à sortir avec armes,