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Ibrahim, ayant reçu vingt canons de siège et cinq obusiers, que la flotte turque avait débarqués, résolut de livrer un assaut.

Le 24 février 1826 commença le feu; il fut entretenu pendant trois jours avec une vivacité et une justesse qui firent comprendre aux assiégés qu'il y avait des Européens dans les rangs ennemis. Missolonghi semblait engloutie sous une pluie de bombes, de grenades, de boulets; mais le courage de ses défenseurs n'en fut pas ébranlé. Cinq mille Arabes étant parvenus à se loger sur un monticule élevé devant le bastion Botzaris, les Grecs s'y précipitèrent, et, après un combat acharné, où périrent six cents hommes, le monticule, pris et repris, resta enfin au pouvoir des Hellènes.

Ibrahim, désespérant de prendre la ville du côté de la terre, et autrement que par la famine, tourna ses vues vers la mer. Il fit construire des pontons et des radeaux armés de plusieurs pièces de canon, destinés à arrêter la flottille grecque si elle venait à reparaître, et à intercepter toute communication entre Missolonghi et les deux îles qui la défendaient. Cette opération réussit. Au bout de quelques jours, Ibrahim était maître de l'île Vassiladi et de l'ile d'Analoticon.

VI

Pendant que ces événements s'accomplissaient, les assiégés faisaient, au nombre de sept cents, une sortie sur le camp des Égyptiens. On se battit des deux côtés avec le même acharnement. La mêlée fut sanglante, et les Grecs, écrasés par la supériorité du nombre, ne rentrèrent dans