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de fréquentes et heureuses sorties, lorsqu'on apprit les revers dans la Morée, la prise de Navarin et la fuite des Grecs devant les troupes régulières d'Ibrahim. Mais en même temps le secours de plusieurs chefs souliotes, Constantin et Nothi Botzaris, Tzavellas, Contoghiamis, etc., redoubla l'ardeur des assiégés. Parmi ces nouveaux généraux accourus au secours de Missolonghi, les uns se jetèrent dans la place, les autres restèrent du côté de Salone pour inquiéter les derrières de l'ennemi, intercepter ses communications et consommer sa défaite s'il était contraint de lever le siège.

IV

Reschid-Pacha resta devant Missolonghi sans remporter aucun avantage. Le sultan Mahmoud lui avait dit, en l'envoyant commander son armée, Missolonghi ou ta tête! et Reschid craignait à chaque instant de recevoir un capidgi bacci chargé de lui apporter le cordon, lorsque le Grand Seigneur, dans l'admiration qu'il avait conçue pour Ibrahim et le succès de ses régiments arabes, résolut de lui confier la direction en chef du siège de Missolonghi et le gouvernement de toute la Morée. Sa Hautesse accompagnait cet ordre de présents considérables.

V

Reschid céda donc, non sans répugnance, le commandement au jeune vainqueur de Navarin, qui commença le siège à la tête de vingt-cinq mille hommes, sans compter la flotte.