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d’un fossé de dix pieds de largeur, et c’est dans cet état que Mavrocordato l’avait défendue en 1822 avec une garnison de six mille hommes et quelques pièces de canon.

Devenue chef-lieu de la Grèce occidentale, Missolonghi prit bientôt l'aspect d'une ville de guerre; un ingénieur italien parvint en trois mois à l'entourer du côté de la terre d'un rempart revêtu en maçonnerie, défendu par des bastions qui portaient les noms illustres de Marco Botzaris, Kosciusko, etc. Sa population s'éleva rapidement à quinze mille habitants. D'illustres philhellènes étrangers, le colonel Stanhope, le poète lord Byron y portèrent des vivres, de l'artillerie, des munitions, des machines, de l'argent, tout ce qui pouvait servir à la défense du pays. En vertu d'un décret rendu à Napoli de Romanie, une junte du gouvernement, chargée de pourvoir à la défense et à l'administration de la ville, avait été établie à Missolonghi.

III

Les premières troupes envoyées devant la place attendirent l'arrivée de Reschid-Pacha, qui ouvrit la tranchée devant la batterie de Botzaris. Reschid n'avait encore que quatorze mille hommes et quelques pièces de canon. Mais le pacha de Patras devait lui fournir de l'artillerie, des munitions, des vivres ; et les Albanais, alléchés par l'espoir d'un riche butin, arrivaient en foule.

De son côté la ville sacrée (c'est le nom que les Grecs donnaient à Missolonghi) comptait dans ses murs cinq mille défenseurs commandés par Stournaris Fzangas, Mackris, etc. Cette garnison, pleine de confiance, faisait