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Cinquante chaloupes armées jetèrent sur la pointe occidentale quinze cents Arabes de troupes régulières à la tête desquels était un Français, le colonel Sève, qui, sous le nom de Solyman-Bey, était attaché en qualité d'aide de camp à la personne d'Ibrahim; la petite garnison soutint l'attaque avec courage; mais, entourée de tous côtés, accablée par le nombre, elle fut hachée. Parmi les morts se se trouvait un jeune Piémontais qui avait été ministre de la guerre dans la courte révolution du Piémont, le comte de Santa-Anna; il était venu peu de jours auparavant offrir ses services aux Grecs et servait comme simple soldat auprès de Mavrocordato, chargé de diriger la défense de Sphacterie.

Quelques jours après, Navarin était forcée de capituler. Le siège avait duré deux mois.

XI

Par le fait de la prise de Navarin, la Morée tout entière allait tomber au pouvoir des Turcs et des Égyptiens. Une suite de petits combats dont les détails seraient fatigants et des traits de courage intrépide de la part des Grecs signalèrent cette année 1825. Nous en citerons un entre mille.

Canaris pénétra en plein jour dans le port d'Alexandrie avec le dessein de brûler les bâtiments de guerre et de commerce qui s'y trouvaient. Sa flottille se composait de trois brigantins qui se présentèrent sous trois pavillons différents. L'un russe, l'autre ionien, le troisième autrichien. Le premier, ayant reçu son pilote, entra dans le port une demi-heure avant les autres et chercha, en sui-