Page:Edmond Texier - La Grèce et ses insurrections, 1854.djvu/37

Cette page n’a pas encore été corrigée

flottille grecque eût fait un mouvement pour l'arrêter. Quelques jours après, Ibrahim, à la tête de huit cents hommes, s'avançait jusqu'au sommet des montagnes qui s'élèvent derrière Navarin, cette antique Pylos, et la nouvelle inattendue du débarquement de l'armée égyptienne tombait comme un coup de tonnerre au milieu des chefs divisés de la Grèce.

VIII

Cependant le Sénat législatif qui siége à Napoli de Romanie prend une vigoureuse résolution. Georges Conduriottis est nommé général en chef de tous les corps d'armée qui se trouvent dans le Péloponèse avec la faculté de disposer de tous les pouvoirs accordés par la constitution au pouvoir exécutif.

Le gouvernement est en même temps informé des préparatifs de Reschid-Pacha pour se porter sur Missolonghi.

Conduriottis, investi du pouvoir dictatorial, déploie la plus grande activité; les troupes destinées ou employées au siége de Patras sont dirigées en toute hâte du côté de Navarin, où l'on parvient à jeter deux mille hommes; des Rouméliotes et des Souliotes commandés par les deux plus fameux officiers, Tzavellas Karatasso, Constantin Botzaris, frère du héros Marco, prennent position sur les derrières de l'ennemi, qui venait de se porter sur Navarin.

Ibrahim, qui attendait des vivres et des renforts, se bornait à des escarmouches et épiait l'occasion de livrer une action décisive.