Page:Edmond Texier - La Grèce et ses insurrections, 1854.djvu/35

Cette page n’a pas encore été corrigée

par les bâtiments grecs, Ibrahim se réfugie dans une des rades de Candie; l'amiral grec Miaoulis le poursuit, lui coule bas une frégate, vingt transports chargés de deux mille hommes et disperse les vaisseaux égyptiens.

V

Pendant que les marins insurgés faisaient des prodiges d'audace, la discorde était au camp des Grecs. Rassurés alors du côté de l'ennemi, les primats de la Grèce se livraient à des intrigues, les chefs se disputaient et se combattaient quelquefois. Les primats de la Morée, jaloux de participer au gouvernement (l'assemblée d'Épidaure n'avait admis que les députés des provinces libres), déclarèrent, les armes à la main, que, d'après la Constitution, le corps exécutif devait être renouvelé, le temps pour lequel il avait été nommé étant déjà révolu. Théodore Colocotronis se joignit à eux, et, profitant de l'état maladif dans lequel se trouvait le président Coundouriotis, il se révoltait ouvertement et lançait des troupes séditieuses sur le Péloponèse. Les fils des anciens Grecs avaient conservé tous les défauts de leurs pères. C'étaient toujours ces mêmes hommes se disputant entre eux au moment où Philippe le Macédonien se préparait à les asservir.

VI

Les chefs grecs avaient offert tour à tour la souveraineté de leurs pays à la Russie, à l'Angleterre et à certains