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vaient retenir l'élan des esprits qui avaient adopté la Grèce comme la patrie poétique. De toutes parts, à Londres, à Paris, à Genève, des comités allaient se former, voter des subsides, armer des vaisseaux et recruter des officiers et des soldats. Les Grecs, accablés par le nombre de leurs ennemis, doivent finir par triompher, car ils ont pour eux les sympathies de l'Europe tout entière.

II

Pendant deux ans ce fut une alternative de succès et de revers; mais les soldats hellènes, massacrés par les Turcs, semblaient renaître de leurs cendres. A la fin de 1823, les Grecs avaient dispersé six armées, détruit deux flottes, fait sauter deux amiraux et tué cinq pachas. Mahmoud qui, dès le début de l'insurrection avait pensé qu'elle serait facilement réprimée, comprit alors qu'il ne s'agissait plus de bandes de rayas et qu'il avait tout un peuple à combattre. Il fit des préparatifs pour une quatrième campagne; mais le découragement s'était emparé des pachas et des soldats turcs, et le sultan allait être forcé de suspendre les hostilités faute de troupes, si l'Autriche, impatiente de la défaite définitive des insurgés, n'eût donné à la Porte un conseil qui allait susciter de nouvelles forces contre les Grecs.

III

Avec le simple titre de pacha, Méhémet-Ali était parvenu à se créer en Égypte une domination à peu près