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CHAPITRE III
SUITE DU PRÉCÉDENT

I

Cependant le nom de la Grèce, cette religion de l'imagination chez les peuples de l'Europe, les exploits apportés dans toutes les capitales par les journaux et grossis par le récit des bouches enthousiastes, les souvenirs antiques invoqués, les noms de Miltiade, de Thémistocle, de Léonidas, mêlés aux noms de Botzaris, de Canaris, d'Ypsilanti, de Colcotroni, de Mavromichelis, de Tombaris, d'Odyssée, les flottes incendiées par des barques de pêcheurs, les égorgements des populations, la lutte désespérée que soutenait une poignée de chrétiens contre les armées nombreuses des Ottomans; tout cela avait excité les esprits, et les regards de l'Europe se tournaient avec admiration sur ce cirque sanglant où la croix et la liberté luttaient contre le croissant et le despotisme. Jamais cause n'avait été plus populaire parmi les peuples, depuis la guerre de l'indépendance américaine. Les gouvernements encore neutres, indécis ou hostiles, ne pou-