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finit ce fameux Ali-Pacha que sa cruauté, ses richesses, son avarice et son courage avaient rendu si célèbre en Europe.

XII

La mort d'Ali était un événement fatal pour la cause des Grecs, car elle allait permettre à Kurchid d'employer son armée à combattre l'insurrection. Kurchid expédia en effet à tous les pachas de la Roumélie l'ordre de se tenir prêts à entrer en campagne. Il adressa en même temps aux habitants de la Grèce continentale une circulaire dans laquelle il s'engageait à leur accorder la vie s'ils mettaient bas les armes; mais, à ces propositions de Kurchid, les Rouméliotes répondirent par un cri de vengeance.

Kurchid marcha donc contre l'armée insurgée et la battit à Arta. D'un autre côté, la flotte ottomane renforcée s'emparait de Chios, passait la population au fil de l'épée, violait les femmes et les filles, brûlait, saccageait, pillait, et réduisait à l'esclavage le petit nombre de femmes et d'enfants échappés au massacre.

XIII

Il fallait se venger. L'escadre grecque se réunit à Ipsara. Là, dans un conseil secret, les capitaines résolurent de lancer deux brûlots contre les ennemis. Canaris et Pipinos montèrent sur deux chebecs transformés en brûlots, quittèrent Ipsara et se dirigèrent vers Chios.